Rock, l’autobiographie de Philippe Manœuvre, avait un côté bien trop sage. Flashback acide est la tentative du célèbre rock-critic pour se racheter.

Le rock a été, et reste peut-être encore, la musique de la rébellion adolescente. 

Mais que devient le rock pour les adolescents rebelles devenus adultes ?

Un refuge. Pour certains adultes très ( trop ? ) marqués par l’univers du rock, ce monde va rester le leur, jusqu’à parfois dénoter une certaine immaturité. 

Tel est Monsieur Manœuvre, qui, bien que sexagénaire, continue à s’émerveiller de mantras démodés, tels que : le rock and roll c’est une ligne de crête entre l’alcool et la drogue.

Il avoue avoir arrêté de boire et de sniffer depuis vingt ans… mais son émerveillement est intact. Sa naïveté fait plaisir à lire !

Pour un lecteur adulte, son livre est à classer, malgré son sujet, entre la bibliothèque verte et les aventures de Peter Pan.

Restent les histoires glanées pendant quarante années de fréquentation des rock stars. C’est souvent réjouissant, on se laisse aller à y croire, puisque lui, l’ami Philippe, y croit dur comme fer. En voici une petite :

Un fan de Motörhead était tombé dans le coma. Les médecins désespéraient de le sortir de là… A la demande des parents, Lemmy a envoyé une cassette. Il y disait :
« Salut, c’est Lemmy de Motörhead. Et maintenant, réveille-toi. »
Ça a marché.
Le fan s’est réveillé.
Motörhead un, la mort zéro.

Il suffit d’y croire… Le rock à l’âge adulte, c’est une foi restée pure, dans le pouvoir de l’amour, de la musique, du look, de l’alcool, du tabac, de la chimie, des plantes …

On pourrait bien se poser la question : qu’est-ce que cette foi dissimule ?

La psychanalyse accompagne les vieux ados dans une enquête intérieure, pour faire surgir ce qui a construit en eux le désir de ne pas grandir.