Jean Castex, premier ministre, s’est déplacé jusqu’à la tribune de l’Assemblée nationale pour demander aux élus de parrainer les candidats extrémistes. Pourquoi ?
Jeannot au faîte de sa carrière de politicien
Jean Castex a été choisi pour son équanimité. Éminence grise ou valet ? En tout cas, depuis Matignon, il travaille directement pour le Roi.
Jeannot part en mission
A la veille de la clôture des dossiers de candidature à la présidentielle, il surgit, en service commandé. Sa mission : aider Le Pen, Zemmour et Mélenchon, les pires adversaires du Souverain, à s’installer dans les starting-blocks.
Il va mouiller le maillot. Regardez le débarquer dans l’hémicycle, avec un masque de papier pour seule armure : < click here >
Résumons les deux arguments qu’il développe devant les députés :
> Si des candidats qui représentent plus de 40 % de l’électorat ne pouvaient pas se présenter à l’élection, on aurait un grave problème de vie démocratique.
> Le fait d’accorder son parrainage à un candidat n’est pas automatiquement synonyme de soutien politique.
Ces deux arguments semblent frappés au coin du bon sens. Mais si, au lieu de nous en remettre aux propos de Sganarelle, nous regardions de plus près cette institution du « parrainage » ?
Les bobards de Jeannot sur la règle des 500 parrainages
Cette procédure de parrainage a été créée en 1958. A la naissance de la Vème République, le chef de l’État était élu non pas au suffrage universel, mais par de « grands électeurs », à savoir les élus du Parlement et des collectivités territoriales. On ne pouvait se porter candidat que sur présentation de 50 de ces grands électeurs.
Le terme de présentation est important. C’est d’ailleurs lui qui figure dans la loi.
Celui de parrainage est inexact. Il ne figure pas dans la loi.
Or ces deux mots ne sont pas exactement synonymes :
Présenter, c’est prescrire ; parrainer, c’est agréer un homme ou une manifestation.
On présente l’homme qu’on recommande pour la présidence.
On parraine un candidat pour lui permettre de participer, au nom de la démocratie.
C’est fort différent !
Les valets de Macron, et Macron lui-même, se moquent du monde quand ils prétendent que la règle du jeu ne serait pas de présenter celui qu’on veut voir élu, mais seulement de faire concourir les candidats « sérieux » ( par leur score dans les sondages ), peu important donc l’inclination politique du parrain.
Au contraire, l’esprit de notre Constitution est de restreindre à des personnalités convenables la possibilité d’accéder au Trône.
Cette question des présentations, c’est un tour de préqualification.
Et tant pis pour ceux qui ne sont pas dans les temps.
Depuis 1965, l’élection est au suffrage universel, et depuis 1976, 500 présentations sont nécessaires, mais l’idée reste la même., jusqu’à aujourd’hui.
Que Zemmour, Mélenchon et Le Pen ne concourent pas n’aurait donc posé aucun problème de vie démocratique, sauf à dire que notre Constitution ne l’est pas.
Au contraire, le mécanisme imaginé sous de Gaulle fonctionne à merveille : seuls Macron, Pécresse et Hidalgo ont reçu facilement leurs 500 signatures. Or ils représentent les partis politiques modérés qui disposent de beaucoup d’élus. C’est exactement ce qui était voulu.
A chacun d’imaginer le mobile pour lequel Macron s’est assuré la participation des candidats extrémistes. Ce n’est pas bien difficile !
Pourquoi un homme en vient-il à raconter n’importe quoi ?
Il n’est pas bien difficile non plus de décoder le comportement du premier ministre :
Tout le monde connait des gens qui trouvent leur plaisir dans la manœuvre, négligeant, voire méprisant la vérité. Beaucoup de vocations se construisent sur ce goût de l’artifice : les acteurs, les comédiens, les publicitaires, les avocats, les magiciens… et les politiciens sont particulièrement doués pour dire ce qu’il faut plutôt que ce qui est vrai.
Dès lors, un Monsieur Castex sera capable de nous raconter n’importe quoi… sans même savoir s’il ment. Il ne s’assurera pas de la réalité de ce qu’il dit parce que, tout simplement, c’est sans importance. Une personnalité complexe s’il en est… nous le vérifierons à l’occasion de ses prochains coups fourrés !