Le président-candidat est en tête dans les sondages. Ses communicants vont s’appliquer à concocter une affiche la moins polémique possible. Mission réussie ?
Au premier tour, on mobilise son camp. Au second, on rassemble au-delà.
Logiquement, l’affiche de Macron va parler à son électorat personnel. Les 8 millions d’électeurs qui lui sont fidèles, depuis le 1er tour en 2017. Car les faire voter à nouveau pour lui suffira pour se qualifier pour le second tour.
Au fait, qui sont-ils, ces inconditionnels ?
En gros, il s’agit de la moitié des électeurs qui votent habituellement à gauche. La moitié la plus intégrée, urbaine et adaptée à la mondialisation. Mais elle est aussi la moitié la plus craintive, qui préfère voter Macron pour se garantir contre l’extrême-droite.
En 2022, les sondeurs pensent que la moitié gauche du corps électoral va se diviser en deux parts à peu près égales. L’une choisira Macron. L’autre se répartira entre les six candidats de gauche.
Et donc, Macron va parler à ses électeurs-là, de sensibilité globalement socialiste.
Il leur dit : « je suis avec vous ».
Le Chef brutal, méprisant les modestes, stigmatisant les illettrées, moquant ces petits Gaulois conservateurs, heureux d’ « emmerder » ceux qui n’obéissent pas, traitant de mauvais citoyens ceux qui s’obstinent à ne pas obéir… se découvre paternel, bienveillant, à l’écoute et plein de sollicitude.
De la part du président le plus brutal, à l’encontre des modestes, qu’ait connu la Vème République, la démagogie est absolue.
Mais :
Si l’on comprend que cette affiche a été réalisée non pas pour 68 millions de Français mais seulement pour ceux qui le soutiennent, il faut admettre qu’elle est parfaite !