Jean-Luc Mélenchon pose, regard scrutant le lointain des lendemains qui chantent. Un autre monde serait possible, pour peu que nous l’élisions ?
Jean-Luc Mélenchon a un look de sénateur, mais il se prétend révolutionnaire.
Ce qui est sûr… c’est qu’il est un sénateur.
Sur l’affiche, à côté de son nom, le sigle de La France Insoumise, mouvement politique de gauche. Il faut connaître l’alphabet grec pour le comprendre… mais qu’importe, c’est le sigle d’un parti populaire.
D’ailleurs, à droite de la zone de texte, le nom du Mouvement a disparu, remplacé par une toute nouvelle dénomination : l’Union Populaire. Populaire ? Mais moins de 13 % des ouvriers et des employés votent pour Mélenchon.
Populaire ou non, ce qui est sûr… c’est que Mélenchon unit des militants politiques et associatifs, mais pas le peuple.
Pour ajouter à ces choix bien peu réalistes, relevons que « Union Populaire Républicaine » est depuis 15 ans le nom du parti de François Asselineau. Lequel a annoncé faire un procès pour revendiquer sa paternité sur le nom et faire cesser le risque de confusion.
Enfin le slogan « Un autre monde est possible », qui peut rappeler la campagne de 1988 où le PS faisait jouer le tube de Téléphone, « Je rêvais d’un autre monde », dans ses meetings.
C’est Anne Hidalgo, la ( bien courageuse ) représentante du PS en 2022. Alors quoi, assisterions-nous à une action malhonnête, une captation d’héritage ?
Ce qui est sûr… c’est que Mélenchon tente de plumer la volaille socialiste.
Bref, chaque élément de l’affiche concourt à un résultat parfaitement réussi : brouiller les pistes. D’ailleurs, en la regardant, il est impossible de capter ce que cette candidature pourrait bien amèner de différent par rapport à celles de ses camarades de gauche…
Reste que, cette candidature de gauche est sans doute « la moins pire ».
Mélenchon a creusé l’écart avec Hidalgo, Roussel, Jadot, Poutou et Arthaud.
Il est le seul espoir, pour les électeurs de gauche, de figurer au second tour.
Mélenchon est devenu le vote utile.
Alors il sur-joue.
Sur l’affiche, sa pose, regard altier, nez légèrement levé, minivague de la mèche poivre et sel – comme si le vent venait caresser son visage offert à l’adoration du peuple -, dents repeintes en blanc comme sur les images du Part communiste chinois…. Mélenchon rejoint le club très fermé des Libérateurs, des Petits Pères, des « Lider Maximo » ( surnom de Fidel Castro ).
Son affiche, c’est dans le champ psychologique un trait de caractère rare et puissant : ne pas craindre, aussi peu que ce soit, le ridicule. Chez lui, le narcissisme, l’exhibitionnisme, le sentimentalisme se conjuguent, et le désinhibent.
En cela, il fait penser à sa sœur politique, Christiane Taubira.
A 70 ans, Mélenchon, comme Taubira, n’ont plus de frein.
Mais, à la différence de Taubira, lui a réussi.
Son affiche officielle convie les Français à sa tournée d’adieu.