Rififi chez les Insoumis : Mélenchon veut prendre la tête de l’opposition de gauche aux élections législatives. Effectivement… il leur prend la tête.
Jean-Luc Mélenchon est un personnage clivant. Une masse de fervents supporters l’idolâtre, une majorité de Français n’en voudrait pour rien au monde.
L’homme est perçu comme intelligent, cultivé, intègre, empathique. Son talent de tribun est loué jusque chez ses adversaires. Son expérience, et donc sa légitimité, sont indiscutables, puisqu’en quarante ans, il a occupé tous les mandats de le vie publique, de conseiller municipal à ministre de la République. Enfin c’est un bâtisseur qui a fondé, ex-nihilo, un parti politique fédérant 20 % des électeurs au fil des élections nationales. Respect.
Mais « en même temps »…
Sa personnalité volcanique, son tempérament colérique, ses positions parfois factieuses – insupportables quand elles émanent d’un élu de la Nation -, suscitent le rejet. Un rejet assez fort pour que tout destin de chef lui soit interdit.
Un sondage ne vaut pas élection, mais, tout de même, indication. Voici l’indication forte que fournissait l’IFOP dans l’hypothèse d’un second tour Mélenchon – Le Pen :
A un certain point, Mélenchon apparaît comme un pur danger pour les électeurs de gauche. Car, n’ayant aucune chance contre Marine Le Pen, il les emmènerait dans le mur.
Cela dit, il va bientôt fêter son 71ème anniversaire.
Et il proclame que c’est sa dernière campagne.
Alors les Insoumis s’enrôlent pour le suivre dans son dernier combat, la présidentielle 2022.
Et au soir du 10 avril, il acte sa énième défaite. Depuis dix ans, depuis que lui et son parti ont acquis une visibilité nationale, il gâche les chances de la gauche de gouvernement. Il se gargarise des résultats de son parti, mais son camp, lui, globalement, s’enfonce, scrutin après scrutin. Qui a jamais entendu Mélenchon réfléchir à sa part de responsabilité ?
Bon, disqualifié une dernière fois, il s’offre une dernière parade derrière les micros, et quitte l’estrade en souhaitant aux jeunes, à ses successeurs, de faire mieux.
Salut, l’artiste !
Pour le voir dire adieu, < click here >
On y a cru.
Mais voilà que, quelques jours plus tard, il sort de sa retraite avec une incroyable affiche électorale pour les législatives : « Mélenchon premier ministre ».
Décidemment, le vieux s’accroche.
Les hommes drogués aux hormones de la domination, du pouvoir, de la reconnaissance publique, ont ceci en commun que renoncer leur est inenvisageable.
Et quand ils sont vieux, la crispation peut être encore plus forte : gouverner, c’est vivre.
Et quand ils sont malades, c’est encore pire : gouverner, c’est retarder la mort.
Staline, Pompidou, Franco, Mao Tsé-Toung, Brejnev, Mitterrand, Pol Pot, Pinochet, Bouteflika… tant de leaders politiques se sont accrochés, moribonds et irremplaçables.
C’est ainsi. La psyché humaine conduit certains de nos dirigeants nationaux à vouloir figurer aux côtés des plus sinistres dirigeants de l’Histoire…
On n’en est pas là avec Méluche, direz-vous ?
D’accord. Jean-Luc est un adorable vieux monsieur. D’ailleurs, il va être l’heure de le descendre dans la grande salle, l’activité de l’après-midi va débuter.