Publication en France du premier tome des mémoires du 44ème président des États-Unis, élu en 2008, réélu en 2012. Quelle autobiographie !
Le livre raconte l’extraordinaire parcours d’un jeune métis, pas spécialement gâté par sa naissance, glandeur sur les bords, pas trop doué pour le basket et les filles.
A la lecture de ses confidences – lucides, dénuées d’affectation comme de fausse modestie -, on s’interroge sur la sempiternelle question du génie, posée à propos des grands destins.
La psychologie se montre réservée par rapport au concept de génie. L’homme exceptionnel n’est pas un surhomme. Ce qui le distingue, c’est une construction psychique particulière. Le professeur Jacquard l’explique ainsi :
Albert Einstein n’est pas plus intelligent que vous ou moi. Ce qui lui est personnel, ce en quoi il est presque unique, réside dans sa volonté farouche de comprendre, à tout prix. Au point de dédier toute sa vie à sa recherche.
Transposons cette idée au cas du célèbre Mister President :
Ce qui distingue Barack Obama du commun des mortels, ce serait un double aspect de sa construction personnelle :
> L’efficacité du paresseux figure comme un premier trait fort de sa personnalité.
> Il y associe un message familial impératif : entre deux chemins, n’hésite jamais à choisir le plus dur. Cet attrait pour la difficulté constitue le second trait fort de sa personnalité.
L’association des deux – efficacité et goût du challenge – forge un destin exceptionnel.
La psychanalyse ne discrimine pas les humains selon leurs talents ou leurs dons. Chacun peut construire une remarquable unicité, en utilisant à fond les éléments de sa psyché.