Quatre bonshommes et une bonne femme, candidats à la candidature que présentera le parti gaulliste à l’élection présidentielle, s’affrontent à la télévision.
Il n’y aura pas de primaires à droite. Les Républicains, le parti issu du gaullisme mais dont on ne sait qui est le général actuel, va désigner le sien au terme de son prochain congrès.
D’où le « grand » débat organisé le 8 novembre par LCI, RTL et Le Figaro, pour offrir aux téléspectateurs un spectacle politique, et aux militants de quoi déterminer leur vote.
Un spectacle politique, vraiment ?
Il n’y en eu point. Trois heures de débat soporifique, sans le moindre challenge, sans la moindre hauteur de vue. Un internaute put à juste titre se fendre de ce cruel commentaire :
L’hypocrisie et le mensonge qui se dégagent du regard de Xavier Bertrand, Valérie Pécresse et Michel Barnier sont si intenses qu’on les palpe presque dans l’atmosphère autour d’eux.
A ce trait, j’ajouterai juste ne pas comprendre pourquoi omettre Philippe Juvin et Éric Ciotti…
Permettre aux militants de déterminer leur vote, vraiment ?
Autre objectif du débat, distinguer entre les candidats. Mais…
Places de prison : les augmenter de 35 ou 55 %, c’est une différence politique majeure ?
Postes de fonctionnaires : en supprimer 2 ou 4 %, ça change quoi ?
Une seule opposition bien nette : au milieu des quatre costumes uniformément bleus, à veste droite et trois-boutons, le haut rouge vif de la dame tranchait, avec un certain bonheur.
Bref. C’est l’incapacité à se distinguer qui a gagné, d’où l’à-propos de cet autre commentaire :
Les LR devraient soutenir Zemmour, il porte les mêmes idées à 90 %, mais avec un charisme d’un autre niveau et sans changer d’avis avec le vent.
A cette curiosité du spectacle politique, quel éclairage peut apporter la psychanalyse ?
A eux cinq, ces politiciens totalisent 200 années de militantisme. Voilà bien un groupe de véritables experts de la politique.
A eux cinq, ils ont suivi les plus prestigieuses formations supérieures: ENA, Sciences Po, HEC, Sup de Co, fac de droit, de médecine, de biologie. Brillantes individualités !
Ces super-cerveaux, réunis en vue d’une élection qui va éliminer leur champion, n’ont-ils pas mieux à faire que de se marquer à la culotte stérilement ? Le bon sens ne commande-t-il pas de réfléchir à un programme proche des Français dont ils convoitent le vote ?
On voit par-là que les actions des hommes, même les plus intelligents, ne sont guère déterminées par leur intelligence.
Alors par quoi ?
Répondre à cette question est un des buts du travail psychanalytique. Faire apparaître à chacun ce qui, dans son cas personnel et au-delà de son intelligence propre, détermine ses actions.