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Autoroute pour l’enfer

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Eric Zemmour se présente à l’élection présidentielle. Le diabolisé candidat a fait exploser le scénario prémaché d’un remake Macron/Marine. Jusqu’où peut-il aller ?

Pour imposer sa candidature, il a dû affronter la classe politique, tout le pouvoir médiatique hormis le soutien du groupe Bolloré, et tous les courants de pensée hormis l’extrême droite.

On ne lui épargne aucun des SCUD à la mode : procès à répétition pour délits d’opinion, harcèlement sexuel, dénonciation de sa fortune personnelle, exposition de sa vie privée, exploitation médiatique de ses moindres dérapages.

Mais il tient bon. Il apparaît aujourd’hui comme un candidat crédible. Il est visiblement doté des soutiens et de moyens matériels nécessaires à assurer une campagne présidentielle.

La dernière inconnue sera bientôt levée: dispose-t-il de 500 parrainages d’élus ?

Cet homme qui refuse de tendre la main au moindre réfugié, qui veut renvoyer les immigrés dans leurs pays, qui promet de casser notre modèle social, dénoncer les traités signés par la France, ôter à la justice ses prérogatives, nous mènerait-il vers la violence, peut-être la guerre civile, en tout cas vers un enfer ?

A chacun d’extrapoler sa propre opinion, selon ses choix et convictions politiques.

La psychanalyse, pour sa part, dessine un tout autre enfer potentiel : celui que Monsieur Zemmour risque de créer pour lui-même.

Car ce politicien atypique rompt avec le consensus de la classe politique, dans lequel nous vivons depuis 75 ans, depuis la Libération. 

Aujourd’hui, tous les courants politiques qui prétendent gouverner se réclament de la République. Personne ne se bat plus contre des ennemis. On débat avec des adversaires. La haine, la violence, tendent à s’estomper dans la vie politique moderne.

Zemmour lui, réactive des antagonismes, présentés comme radicaux. A ses yeux, notre société est un champ de confrontation violente. Il assume de désigner des ennemis, mortels à l’en croire puisqu’il s’agit de remplacer une population ( Français de souche ) par une autre ( immigrés musulmans ). 

Or là comme en toute matière, la violence sécrète la violence.

Ainsi donc, la violence des réactions anti-Zemmour est mécanique. Nul service d’ordre, nul dispositif de protection ne la maîtrisera. De fait, plus cet homme progresse sur la voie qu’il s’est tracée, plus les risques qu’il prend, pour son intégrité physique, augmentent.

Tant de leaders politiques, Anouar Al Sadate, Jean-Marie Tjibaou, Itshak Rabin, Benazir Bhutto… ont été victimes de forces similaires à celles que Zemmour excite. A Villepinte, le 5 décembre, un quidam dissimulé dans la foule est venu l’agresser. On n’a pu l’en empêcher, tout comme on ne put empêcher celui qui approcha Gandhi pour le tuer.

Les passions humaines laissent craindre que Monsieur Zemmour se soit engagé sur une autoroute funeste. Plus il avance, plus la probabilité du drame augmente.

L’ignore-t-il ? Non. Est-il fou ? D’une certaine façon ( on y reviendra ), oui.

On ne peut souhaiter le drame à venir. Mais on risque fort de le voir se nouer sans que rien ne puisse l’éviter.

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