Veille de Noël : ils sont encore 15 candidats. L’un d’eux bénéficie d’un remarquable acharnement médiatique. Voudrait-on lui conférer l’auréole du fruit défendu ?
Voici en quels termes les médias présentent Éric Zemmour alors qu’il officialise enfin sa candidature :
Le polémiste d’extrême droite Zemmour se lance dans…
( notamment dans RMC, RADIO-CANADA, LEMONDE, EURONEWS, FRANCE 24, LEDEVOIR, LCI, TV5 MONDE, FRANCE INFO, LES ECHOS, FRANCE 5, L’OBS, BFM TV, LE PARISIEN )
Variante :
Le sulfureux polémiste Éric Zemmour annonce …
( AFP, FRANCE 24 web, Yahoo )
Et maintenant que la candidature est survenue, les formules disqualifiantes se font interrogatives : de polémiste à homme politique, Éric Zemmour a-t-il réussi sa mue ? ( Laurence Ferrari sur EUROPE 1 ).
Le plus extraordinaire est la question posée dans un radio-crochet, assez méprisant, soit dit en passant, pour les interviewés : Le candidat d’extrême droite Éric Zemmour est-il d’extrême droite ? ( Guillaume Meurice sur France INTER ).
Oui oui, vous avez bien lu. Ce n’est pas un lapsus, une erreur, un mot d’esprit. C’est vraiment la question-prétexte ( à un sondage du pauvre ) qui a été proposée dans les rues de Paris.
Pourtant, Monsieur Zemmour, lui, ne se définit pas comme un polémiste. Il se présente comme un essayiste, un écrivain, un intellectuel engagé.
Et de même, Monsieur Zemmour ne se définit guère comme un homme d’extrême droite. Il se revendique souverainiste et gaulliste.
Or que se passe-t-il quand on désigne quelqu’un autrement que comme il entend se définir ?
C’est une marque d’hostilité, d’animosité. L’injure, l’insulte, le lazzi, le quolibet, ne procèdent pas autrement. Ce sont des désignations imposées, par celui qui les émet, à celui qui les subit. C’est une violence symbolique, une stigmatisation : tu es mon ennemi.
Regardons comment la presse se comporte à l’égard des 4 autres concurrents significatifs :
A droite, tout au bout de l’échiquier, voici l’avocate populiste.
Toujours à droite, plus modérée, voici la technocrate européiste.
Au centre, le banquier autoritaire.
A gauche, l’apparatchik islamo-gauchiste.
Est-ce ainsi que sont présentés Marine Le Pen, Valérie Pécresse, Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon ?
Non, bien sûr.
Alors pourquoi la presse se permet-elle d’ostraciser l’un des candidats ?
Quand une action humaine semble inexplicable, la psychanalyse, inspirée par le sulfureux Freud, un subversif obsédé sexuel, propose d’envisager, tout simplement… le vide.
Dans une campagne vide d’idées susceptibles d’offrir une alternative sociétale, les journalistes tentent de susciter l’intérêt en inventant un affreux danger.
Mais.
Le plus grand danger que courent ces journalistes, c’est de réussir. De faire vider les étriers à la figure honnie. Car alors leur désir serait assouvi. Car alors ils resteraient sans rien à crier, sauf à inventer une nouvelle pomme venant pourrir le panier de la démocratie.