Depuis le panneau électoral, Valérie Pécresse sourit. Un peu pour la forme, tant elle est consciente du manque d’attractivité de son affiche.
Valérie est une Wunderkind. A 14 mois elle apprend à déchiffrer. A 13 ans elle lit la Comédie humaine de Balzac ( une centaine de romans ). A 15 ans elle apprend le russe en un été, à 16 elle passe le bac, à 17 elle intègre HEC, à 24 elle apprend le japonais en un stage, etc…
En politique sa trajectoire est brillantissime, parlementaire, ministre, présidente de région… jusqu’à sa campagne victorieuse pour la candidature LR à la présidence de la République.
Mais voilà : candidate parrainée comme les 11 autres finalistes, patatras ! Elle s’effondre dans les intentions de vote. Jusqu’à passer sous la barre des 10 %.
Le mouvement gaulliste n’a jamais connu pareil affront depuis la première élection présidentielle en 1965. Et elle, elle est sous le choc.
Quand l’affiche est réalisée, Pécresse, 4ème ou 5ème dans les sondages, sait ne plus avoir aucune chance.
Elle montre un regard insécurisé, un sourire triste, une attitude fataliste.
Le courage de faire, affirme le slogan.
Quoi exactement ?
Qui ferait confiance à cette candidate-là pour affronter Poutine, le doigt sur la gâchette nucléaire ?
L’affiche laisse voir bien trop de fragilité. C’est une catastrophe.
Au fond, qu’exprime-t-elle, cette affiche ? Une reddition, un retrait de la compétition.
Et la dégringolade va se confirmer dimanche. Pécresse aura fait pire que Fillon.
Psychologiquement, ce n’est pas défaite qui sera le plus difficile à digérer, mais l’incompréhension. Pour la première fois de sa vie, elle n’est pas à la hauteur. Trahie par elle-même. Il lui faudra du temps pour récupérer.
Et une question ne la quittera plus, tout en restant à jamais sans réponse : est-elle vraiment sous-dimensionnée, ou bien les électeurs n’ont-ils qu’une fausse impression ?