L’affiche de Yannick Jadot rompt les codes des écologistes. Il apparaît non comme un homme « déconstruit » mais comme un chef de guerre.

Faire face.

A quoi ?

A la détérioration du climat. 

A l’urgence écologique.

A la guerre en Europe.

Aux dérives racistes, totalitaires et nauséabondes en France.

Les défis, les dangers, les urgences sont réels.

Il faut donc un chef. Un vrai.

D’où la photo ?

Jadot y ressemble à un chien de guerre d’Europe de l’Est.

En même temps, il sourit, campagne oblige. Et son gros nez, sous les yeux clairs en amande, le font ressembler à un cousin-germain d’Eddy Mitchell, vous ne trouvez pas ? En tout cas, la brute n’est pas si épaisse.

Heureusement !

Car un écologiste, c’est tout sauf un macho.

Et on ne vient à se demander : ce choix viriliste s’imposait-il ?

Il faut y regarder de plus près :

En 2019, Jadot obtenait 3 000 000 de voix aux Européennes. 15 % des suffrages. Il était au top de la ménagerie politique, premier opposant à Macron dans le cœur des Français.

Mais voilà… pour la présidentielle, il descend, descend, jusqu’à se disqualifier tout seul : avec 5 % d’intentions de vote, c’est la déroute.

Dans son parti, Sandrine Rousseau mène la fronde. Jadot n’est même pas capable de fédérer les écologistes de son parti.

Alors il cherche à exister. Il tape du poing sur la table. Il vire Madame Rousseau, croyant que c’est une démonstration d’autorité. Il injurie Zemmour en public, croyant que c’est une preuve de force. Il bat la campagne. Parle sans fin. Et pour finir, il s’offre cette affiche qui veut réévaluer son image.

Bon. Qu’a-t-il à perdre ?

Au fait… et si c’était lui qui plombe son mouvement ? A 5 %, en dépit de tout l’intérêt des électeurs et des jeunes pour les problèmes de l’écologie, la question se pose !

Jadot, c’est un peu comme Dupont-Aignan : des candidats au charisme trop discrets.

Comme dit la journaliste people Léa Salamé, « l’écologie politique ça fait bailler d’ennui ». 

Tout le problème, c’est qu’elle a raison.