Par allocution télévisée du 9 novembre 2021, quelqu’un qui ressemble à Emmanuel Macron est entré en campagne pour l’élection présidentielle de 2022.

Pour ceux qui ont raté cet anthologique moment, click here 

Qu’y entend-on ? Un plaidoyer élogieux en faveur de la politique présidentielle, sous couvert de nous informer de l’actualité de la crise sanitaire et du travail gouvernemental.  

C’est comme un rêve, qui produirait 27 minutes de bonheur. 

Mais découpons le discours, ôtons-en les phrases parasites. Qu’entend-on alors ? 

L’homme dit :

En France, nous avons injecté, en 10 mois, plus de 100 millions de doses. 51 millions d’entre vous sont aujourd’hui complètement vaccinés (…). 

Pour autant, nous n’en avons pas terminé (…). Il nous faudra vivre avec le virus et ses variants tant que la population mondiale, dans son ensemble, ne sera pas immunisée. 6 millions d’entre vous n’ont encore reçu aucune dose de vaccin. Vaccinez-vous ! 

Et puis… six mois après le vaccin, l’immunité diminue, donc le risque de développer une forme grave ré-augmente. La solution : l’injection d’une dose supplémentaire. Ce sera un rappel…

Peut-on en proposer un résumé ?

J’ai réussi à vous vendre pour 2 milliards d’euros de nos produits. Je compte vous en revendre autant pour peu que tout le monde, y compris dans les DOM TOM, accepte 3 injections, et ensuite, qu’une cinquième vague se confirme.

C’était-là le message, subliminal et publicitaire, masqué dans le flot du discours du Président de la République : obtenir l’adhésion à son programme de privatisation de la santé publique.

Ce discours fonctionne comme le rêve dans la théorie freudienne, avec :

> un contenu manifeste : l’incapacité de l’État à soigner les Français sans assistance extérieure présentée comme une fatalité, à laquelle le président ne peut rien. 

> un contenu latent : transformer l’État en gros client d’acteurs économiques globaux 

( sur les contenus du rêve, voir notre chronique: ‘J’ai rêvé que ma quéquette s’envolait‘ )

Bien sûr, les deux événements diffèrent notablement : le discours du président est conscient et volontaire, alors que le rêve est une production inconsciente et involontaire. Mais c’est la seule différence. 

C’est ainsi que, dans la cure psychanalytique, la technique d’interprétation du rêve sera réutilisée en grande partie pour analyser les productions conscientes de chacun – un discours, un message, un roman, une philosophie, un tableau de peinture…